Comment penser les liens entre art, émotion et empathie ? 

Françoise Sylvos, Professeure des Universités en lettres modernes à l’Université de La Réunion (laboratoire DIRE), anime une réflexion croisée autour des rapports entre art, émotion et empathie, dans le cadre des Rendez-vous du savoir des Humanités. 

Ce panel s’inscrit dans une série de conférences consacrées aux théories et méthodologies de la recherche. 

Dans une première intervention, Alexandre Gefen, Directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et membre de l’Unité Mixte de Recherche THALIM, propose une exploration des sciences affectives appliquées à la littérature et à l’art. Il met en lumière le rôle central des émotions dans la création artistique et leur réception par le public, en interrogeant des notions telles que la catharsis, l’empathie ou le pathos. Il plaide pour une approche sensible des œuvres et montre comment l’émotion agit comme un médiateur entre le spectateur, l’artiste et la société. 

Dans un second temps, Pauline Hachette, Docteure en sciences de l'information et de la communication (Cemti et Fablitt) à l'Université de Paris 8, prolonge cette réflexion en s’intéressant à la manière dont les émotions s’écrivent, se construisent et se lisent dans les textes. En mobilisant les outils de la sémiotique et des sciences du langage, elle interroge les dispositifs d’effets d’affect : comment un texte littéraire fait-il sentir une émotion ? Comment captons-nous ce qui est seulement suggéré ? À travers cette approche, elle met en évidence la complexité des processus affectifs et la richesse des formes d’expression sensibles en littérature. 

Cette conférence croisée propose ainsi une plongée dans les liens entre art, langage et émotion, en articulant perspectives théoriques, enjeux esthétiques et dimensions politiques.

Comment les prévisions météo sont-elles produites, interprétées et diffusées aujourd’hui ?

Les données météorologiques sont accessibles en ligne en quelques clics, mais leur fiabilité dépend de nombreux facteurs : modèles numériques, observations, incertitudes, intelligence artificielle etc. Comment s’y retrouver, et surtout, comment lire correctement une carte météo ou un graphique de prévision ?

Adline Nagels, professeure agrégée de physique à l’Université de La Réunion, accueille Adrien Colomb, ingénieur météorologue à Météo-France, pour explorer les coulisses de la prévision météorologique. Ensemble, ils abordent la diversité des sources de données, la manière dont les modèles sont construits, les limites de ces outils numériques et les défis particuliers liés au territoire réunionnais.

Comment se déroule une mission scientifique d’un an en Antarctique, au sein de la station française Dumont-d’Urville ?

Implantée en Terre Adélie, la station Dumont-d’Urville constitue un site stratégique pour l’observation du climat polaire. Chaque année, elle accueille des équipes pluridisciplinaires chargées de collecter des données dans un environnement parmi les plus rigoureux au monde.

Adline Nagels, professeure agrégée de physique à l’Université de La Réunion, reçoit Adrien Colomb, ingénieur météorologue à Météo-France. Il présente les spécificités de son travail sur le terrain, les missions scientifiques menées au sein de la station, les protocoles d’observation météorologique, ainsi que les enjeux liés à la surveillance du changement climatique dans les régions polaires.

Ce témoignage contribue à mieux comprendre les réalités de la recherche scientifique en conditions extrêmes et souligne l’importance des observations réalisées directement sur le terrain dans le suivi des grandes dynamiques climatiques contemporaines.

Comment se transmet l’art martial dans les écoles traditionnelles japonaises ?

Dans les koryū, les écoles classiques d’arts martiaux japonais, la transmission repose sur une relation directe entre maître et disciple. Elle s’exprime à travers le geste, la pratique, la parole et les documents écrits et engage à la fois le corps, l’esprit et la mémoire.

Emmanuel Ledoyen, enseignant et pratiquant d’aïkido, reçoit le Dr Kacem Zoughari, historien et spécialiste des arts martiaux japonais, pour analyser les modalités de transmission dans ces écoles. Ils abordent les formes traditionnelles de transmission (shinden, taiden, kuden), les influences religieuses et culturelles, le rôle du maître, les critères de succession, ainsi que les enjeux contemporains liés à la préservation de cet héritage.

Comment les arts martiaux japonais se transmettent-ils et évoluent-ils aujourd’hui ?

Nées au cœur du Japon féodal, les écoles martiales traditionnelles, appelées koryū, perpétuent des savoirs anciens transmis de maître à disciple. Bien plus qu’un art du combat, elles incarnent une culture du geste, de la rigueur et de la transmission, souvent méconnue du grand public.

Emmanuel Ledoyen, enseignant et pratiquant d’aïkido, reçoit le Dr Kacem Zoughari, spécialiste des arts martiaux japonais, pour explorer l’histoire, les codes et l’évolution de ces courants. Ensemble, ils questionnent le lien entre ces traditions et les pratiques martiales contemporaines, telles que le judo ou l’aïkido, tout en mettant en lumière les enjeux historiques, culturels et pédagogiques liés à leur transmission.

Comment enrichir l’apprentissage grâce aux QCM à degré de certitude ?

Les questionnaires à choix multiples (QCM) sont largement utilisés dans l’enseignement supérieur. Lorsqu’ils sont associés à un degré de certitude, ils permettent aux étudiants d’estimer leur niveau de confiance pour chaque réponse, apportant une nouvelle dimension à l’évaluation.

Julien Douady, enseignant-chercheur à l’Université Grenoble Alpes, est l’invité de Christophe Porlier, chargé de mission pour l’Université Numérique en Région Réunion. Ensemble, ils explorent l’intérêt pédagogique de ce dispositif associant QCM et feedback métacognitif.

Ce type de retour permet aux étudiants de mieux situer leurs connaissances, d’identifier leurs incertitudes et d’adopter une posture réflexive vis-à-vis de leurs apprentissages. Il offre également aux enseignants des éléments de lecture sur les représentations mentales des apprenants, facilitant l’analyse des difficultés rencontrées.

Comment les études francophones sont-elles enseignées et perçues dans les universités ?

Les études francophones occupent une place spécifique dans l’enseignement supérieur. Leur intégration au sein des universités françaises s'inscrit dans une évolution académique marquée par des débats sur leur reconnaissance et leur positionnement dans le champ universitaire.

Mohamed Aït-Aarab, Maître de conférences à l’Université de La Réunion, agrégé de Lettres modernes et membre du laboratoire DIRE, est l’invité de Christophe Porlier, Chargé de mission pour l’Université Numérique en Région Réunion. Ensemble, ils examinent la place des études francophones, leur enseignement et leur évolution dans le cadre universitaire, ainsi que les différentes approches qui les structurent.